Préambule
S’il faut bien commencer un jour alors je me lance aujourd’hui, ici, maintenant! J’ai pris le temps de créer ce site moi-même en Bretagne chez ma mère, un moyen de communiquer entre vous et moi.
Il y a de multiples façons de voyager, que ce soit avec un gros ou un petit budget, rien ne doit vous empêcher de partir si c’est ce qui taraude, ce dont vous rêvez, ce dont vous avez besoin, faîtes le! Que votre escapade soit plutôt mainstream ou alternative, tout est possible si vous y croyez. Notre pire ennemi est bien souvent nous même, on ne se croit pas capable, on n’a pas le courage mais si vous vous lancez vous verrez que cette montagne infranchissable était essentiellement dans votre esprit. Je n’ai aucune prétention d’avoir la science infuse de la vie du nomade, j’entends juste très souvent combien je suis chanceuse d’avoir cette vie qui peut faire rêver. Si vous êtes derrière votre bureau et moi sur un plage en Thaïlande ou à faire du yoga à Rishikesh en Inde, je peux comprendre cette remarque. J’ai de la chance oui, non pas dû au hasard, j’ai de la chance parce que je l’ai provoqué.
Cependant même derrière un rêve et pas mal de chance il y a quelques sacrifices ou compromis, des hauts et des bas sur lesquels on ne s’étend pas, moi en tout particulier. Au final je suis assez discrète sur Facebook, je poste quelques photos mais je ne révèle rien de ce que je vis vraiment, ces bouleversements qui vous transforment. L’année dernière par exemple, mon père est mort, j’étais au beau milieu d’un beau projet sur des femmes fortes qui forcent l’admiration.
C’était si soudain que je n’ai pas eu l’occasion de lui dire au revoir, cela m’a stoppé net dans mon élan, j’en ai même arrêté la photo pendant plusieurs mois. Sa disparition m’avait vidée, j’étais en suspens et comme on ne se voyait pas souvent j’ai eu du mal à reconnaître l’impact que ça a eu sur moi. J’ai renoué avec ma passion de toujours en continuant à marcher sur les chemins de Compostelle là où j’avais arrêté en 2015. En photographiant les paysages que je traversais, en marchant ces 900 derniers kilomètres, je me suis retrouvée. Une fois rentrée à Paris, j’ai commencé un nouveau projet dont l’objectif était de sublimer la capitale et ses lieux mythiques à travers une série de portraits. A découvrir ici
Parfois la vie nous bouscule, le tout c’est de savoir se relever. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet mais sachez qu’ici je serais totalement transparente avec vous dans mes articles, je vous confierai les aléas que l’on peut rencontrer en roulant sa bosse et comment les solutionner au mieux. Après tout, si vous êtes venus jusqu’ici c’est que vous souhaitez en savoir plus!
« Le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » – Winston Churchill
J’ai essayé la vie parisienne et à bien des égards elle me plaît, mais le coût de la vie y est extrêmement élevé et il faut suivre certaines normes et dictas qui finissent toujours par m’exaspérer. L’appel de la route est plus fort. Entre vous et moi, je ne me voyais pas rester à Paris à grelotter lors d’un hiver qui promettait d’être, et trop long, et trop froid à mes yeux. Je suis donc partie sans regret explorer de nouveau le monde et moi-même. Le 4 février 2017 la grisaille parisienne me semblait déjà un souvenir lointain dans les rues trépidantes et humides de Bangkok. Ce qui motivait ce départ? Un besoin profond de retrouver la source de ma créativité, et de, peut être, trouver un nouveau lieu de vie. Au final, c’est une autre façon de vivre qui m’a trouvée.
Chez moi cette envie d’ailleurs n’est pas nouvelle, car au contact d’inconnus qui me stimulent et me surprennent, j’en ai toujours appris plus sur qui j’étais. En testant mes limites face aux situations délicates, ma capacité d’adaptation a toujours été mise à l’épreuve. En faisant confiance à mon instinct, j’ai été confronté à l’ordinaire et à l’extraordinaire. En donnant de mon temps on m’a donné plus encore.
Le regard de l’autre sur soi peut être à la fois déstabilisant et intimidant, vous poussant constamment à vous remettre en question, vous et votre position dans ce monde, en tant que femme qui voyage seule d’abord, et en tant qu’étrangère blanche et tout ce que ça peut parfois symboliser ; ou tout simplement en tant qu’individu d’un autre pays. Et puis, parfois, certaines rencontres vous touchent plus que d’autres, un regard, une parole, un geste…la générosité d’autrui vous émeut, vous surprend et ultimement est un baume qui apaise les insécurités et les doutes qui se révèlent en voyageant en solitaire.
L’autre est ce miroir, qui nous renvoie de manière parfois abrupte ce que nous sommes. On y découvre son reflet, comme un écho à ce qu’il a de pire ou de plus beau en nous. Si on accepte l’épreuve on en ressort grandi, si on la refuse c’est toujours la faute de « l’autre ».
Voyager c’est sortir de sa zone de confort, ce qui ne rime pas forcément avec inconfort.
Je vois personnellement la notion du voyage comme une immensité, consciente d’accéder à ce luxe dont celle qui est bien née peut jouir. Celui de pouvoir choisir de partir, où et quand vous le souhaitez, sans forcément trop d’argent d’ailleurs puisque notre « peu » est « beaucoup » pour autrui. Ce luxe là, on l’a rien qu’en ayant accès aux visas auxquels certains habitants d’autres pays ne peuvent prétendre. Cette liberté est indéniable pour nous, gens des pays riches. C’est la possibilité d’emprunter une voie ou une autre, de ce choix dépend la direction que votre vie prendra si vous y êtes ouvert. Les opportunités sont souvent imprévisibles, accepter de changer de projets en cours de route vous emmène là où vous attendent d’autres opportunités. Dans le mouvement que l’on se donne à soi-même, on met quelque chose en marche, notre intention peut provoquer le destin en quelque sorte.
Reconnaître cette chance inouïe que l’on possède et qui est souvent considérée comme acquise, m’a toujours permis d’apprécier avec humilité cette aubaine de pouvoir partir en voyage et de comprendre la place que j’y avais. Avant le départ, je me renseigne sur les us et coutumes des pays que je traverse afin de respecter ces cultures qui pourraient sembler parfois archaïques à mes yeux. C’est une réalité, on ne voyage pas en Australie comme on voyage en Inde. Ne pas se renseigner peut se faire au prix de sa propre sécurité.
Selon moi, le voyage est avant tout un d’état d’esprit. On peut se faire guider, se laisser porter sans être maître de sa destination ou bien, au contraire, partir à l’aventure, partir vers l’inconnu, seul(e) ou accompagné(e). C’est toute la différence entre partir en vacances et partir voyager. Les voyages organisés par exemple, ce n’est pas pour moi, j’aime trop faire ce que je veux quand je le veux. Peut-être lorsque j’aurai 80 ans. Par contre, pour les timides et les personnes que la solitude pèse, c’est un bon moyen de mettre le pied à l’étrier.
La 4 février je m’envolais donc avec 2000€ en poche (littéralement), que je décidais de faire durer. L’idée de pérégriner cinq mois avec cette somme pourrait paraître inconcevable pour la plupart, cependant lorsque vous aurez compris comment je fonctionne, cela vous paraîtra tout à fait possible à vous aussi. Et je ne me suis pas privée, j’ai mangé tous les jours à ma faim.
Au final, moins on a d’argent en poche plus on est organisé, en tout cas moi je le suis. Organisée pour s’acheter des billets d’avions peu coûteux (et pas forcément toujours à l’avance), organisée pour ne pas dépenser cet argent que l’on a pas, organisée jusqu’à tenir des comptes. Toutes ces raisons contribuent au fait que je ne sois pas vraiment une touriste lors de mes déplacements. Je n’essaie pas de voir ou de faire autant de choses que possible, je vis plutôt au rythme des locaux, comme si j’avais toute la vie devant moi. Je voyage différemment.
Voici quelques conseils pour faire comme moi si vous êtes persuadé que vous ne pouvez pas partir par manque d’argent. L’argent ne fait vraiment pas tout, démonstration par A+B!
C’est simple, je vais travailler sans être payé, mais pas n’importe comment ! Et là vous vous dites: « Ça y est, Marie est devenue complètement bargo à force de respirer l’air pur des montagnes d’Irlande et de manger des pissenlits! »
Trêve de digressions, j’irai droit au but. J’utilise la plataforme de Workaway . Comme son nom l’indique « Work Away », il s’agit ici de travailler au loin, donc à l’étranger, mais si ça vous chante vous pouvez très bien travailler de cette manière dans votre pays. J’utilise le mot « travailler » mais il est incorrect, Workaway ou encore HelpX fonctionnent sur le concept de l’échange, de même que le Woofing.
Pour quelques heures de travail par jour (en général 4 ou 5, voir plus) vous aurez l’hébergement et si vous choisissez bien, le couvert également. En Thaïlande j’ai fait des compromis. J’ai bossé/échangé 6 jours sur 7 au lieu des 5 réglementaires. Avoir la plage à 80 mètres pousse à faire quelques compromis. J’ai donc organisé des soirées culinaires et été barmaid dans une auberge de jeunesse de style Tree House sur l’île de Koh Lanta en Thaïlande, l’expérience était absolument géniale (je vous raconte ça en détail dans un autre article) même si, en presque 3 semaines, j’ai assez peu dormi.
À Bangkok, j’étais réceptionniste dans une auberge de jeunesse, ensuite chef à domicile dans deux familles en Australie, peintre à Delhi et à Goa en Inde, peintre à nouveau à Porto, puis à nouveau en Irlande dans le Connemara. Je n’ai pourtant jamais gagné d’argent. J’en ai aussi relativement peu dépensé.
En 5 mois j’aurai pris 11 avions (Paris-Bangkok, Bangkok-Krabi, Krabi-Bangkok, Bangkok-Melbourne, Melbourne-Delhi, Delhi-Goa, Goa-Delhi, Delhi-Paris, Paris-Porto, Porto-Dublin, Dublin- Paris) visité 5 pays et je n’ai dépensé que 60€ en logement. Cela semble impossible ? Et bien pourtant c’est vrai!
Avant de poser ma plume sachez que toutes mes expériences Workaway sont répertoriées ici.
Ce premier article est un prélude, ce n’est que le début du commencement, une entrée en matière…vous l’aurez compris, une courte présentation. J’ai beaucoup d’idées, de photos, d’histoires, de conseils à vous donnez, que vous souhaitiez partir voyager solo, faire de l’auto-stop, essayer de surfer sur des canapés à travers le monde, vous habiller en dandy et chevaucher un moto café-racer ou encore siroter le meilleur Porto à Porto…
À très vite
M.
2 Comments
Tu m’as ôté les mots de la bouche, merci pour cet article qui est exactement ce que je pense à l’heure actuelle, j’ai hâte de lire prochainement.
Elodie
Bravo Marie, que de belles expériences, ça donne envie, d’autant que tu as une bien belle plume. Hâte que tu nous racontes Turin