Troisième partie
Cet article raconte mon périple à travers une partie de l’Europe. Une aventure en auto-stop de 4156 km (programmée) que j’aime à nommer « Mon expérimentation Sociale Grandeur Nature ». Le but étant de démontrer par l’exemple, que la solidarité, la générosité et la gentillesse existe réellement dans ce monde qui ne parle que de terrorisme et accentue la peur de l’autre. C’est une réalité mais ce n’est pas la seule réalité. Voici l’histoire de ma journée de Florence à Trévise, le 5 août 2017. (Vous pouvez lire la deuxième partie ici)
Couchée tard la veille à déguster un dîner maison dans un restaurant situé à 1h de Florence, la journée promet d’être longue, je dénoue les noeufs de mon corps avec un courte séance de yoga, difficile de garder une bonne constance lors d’un voyage comme celui-ci mais j’essaie. Mon ami Valerio me dépose prêt du péage à la sortie de la ville, l’auto-route part dans deux directions: Rome, Pise et Bologne. Il fait déjà 35 degrés à 9h. Un panneau indique bien explicitement l’interdiction de faire de l’autostop…sans compter une autre panneau qui lui signalise la police sur la gauche. Impossible de bouger d’ici puisque c’est tout le principe de l’autostop, je ne suis pas motorisée!
Mon rituel commence, je pose mes sacs, efface l’ancien nom de ma pancarte pour en inscrire de nouveaux: Bologne (la destination la plus proche) et Trévise en dessous (la plus éloignée). Dans l’heure qui suit personne ne s’arrête, décidément les Italiens ne sont pas friands des autostoppeurs! Les seules voitures qui finissent par s’immobiliser sont des voitures de police, beaucoup plus clémentes cette foi-ci car l’une me recommande de faire attention (alors que je pensais presque finir embarquée à nouveau!) et l’autre me conseille de me positionner un peu plus en avant de la route car là où je suis positionnée il n’y a que peu d’espace pour vraiment stationner.
Coïncidence ou non, quelques minutes après m’être délocalisée une voiture s’arrête. À l’intérieur, un couple. Ils iront un peu après Bologne. La femme vient d’Écosse et son compagnon d’Italie. Ils ont tous les deux pas mal bourlingué au quatre coins du monde et c’est certainement pour ça que je ne les effraie pas.
Grace est très curieuse et s’intéresse beaucoup à ma vie, elle me pose un million de questions sur mes voyages, mes expériences Work Away, l’autostop…le temps passe à une allure folle. C’est déjà le moment de se quitter. Je profite de la station essence pour utiliser les toilettes et faire le plein d’eau, avec cette chaleur autant vous dire que je n’ai presque jamais autant bu moi qui n’est que rarement la sensation de soif.
La chance me sourit, au bout de 5 minutes debout en plein cagnard, un campervan s’arrête, de la fenêtre une femme souriante me fait signe. En ouvrant la porte arrière de son véhicule pour y mettre mon sac j’y découvre ses deux enfants, un garçon et une petite fille. Je monte à l’avant, les enfants restent à l’arrière.
De temps en temps une crise de larme est déclanchée par des chamaillage typiques de leurs âge, pour consoler la petite, Romina écoute le chagrin de sa fille tout en conduisant, elle ne s’alarme pas, les pleurs sont comme les vagues de l’océan, elles vont et viennent. La maman est Italienne mais habite en Suisse où ses enfants reçoivent une bonne éducation, une choix dicté par un certain pragmatisme. Elle est venu récupérer les récupérer à Florence, ils ont passé les vacances chez ses parents. Le papa est Espagnole, dans la famille tout le monde est au moins trilingue. Rominda et moi communiquons en français. L’air chaud s’engouffre en grand à travers les fenêtres, les cheveux volent en tous sens, la clim ne fonctionne pas!
La gentillesse d’inconnus est sans limite. Romina sort de l’autoroute et fait un détour pour venir me déposer directement chez Tomasso, mon hôte couchsurfing du jour. C’est la première fois que j’arrive aussi tôt. Tomasso prend mon mon sac de plomb et me dit qu’il adore être un mulet, je me dis qu’on va bien s’entendre, il a de l’humour. Il m’invite à prendre une douche pour me rafraîchir, il fait dans les 45 degrés à ce stade là, c’est le soulagement. Et la clim ronronne silencieusement dans son appartement, un vrai bonheur. Je suis comme à la maison, on ne m’accueille non pas comme une étrangère mais comme une amie. Tomasso est vraiment adorable, pour tout vous dire il me laisse sa chambre et dort sans celle de son coloc qui est absent. Je n’avais pas utilisé le site Couchsurfing depuis 2012, mais entre lui et Brunilda, je constate à nouveau combien cette manière de voyager peut être fantastique. Les surprises du site peuvent être vraiment incroyables.
Le temps de manger un morceau et ses amis arrivent pour venir nous chercher, nous sommes invités à passer le reste de l’après-midi au bord de la rivière pour un barbecue. La vie est un long fleuve tranquille…j’ai entendu ça quelque part 😉
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